Les déplacements des Belges en 2025


En 2025, la mobilité belge se trouvait à la croisée des chemins. Après avoir interrogé plus de 14 000 adultes, les derniers chiffres du SPF Mobilité révèlent un pays où les habitudes évoluent, mais où les habitudes sont ancrées. De loin, la Belgique semble stable. En y regardant de plus près, on y voit néanmoins des fissures, des opportunités et une nation qui redéfinit discrètement sa façon de fonctionner.
Déplacements réguliers, mais principalement en voiture.
Les déplacements des Belges représentent en moyenne 3,41 voyages par personne et par jour. Et malgré toutes les discussions sur le transfert modal, la voiture domine toujours : environ 60 % de tous les voyages, et un énorme 75 à 78 % de la distance parcourue, une part qui n'a pratiquement pas évolué depuis 25 ans.
Mais cette stabilité cache quelque chose d'important : le contexte politique, géographique, culturel et les infrastructures façonnent la façon dont les Belges se déplacent.
La motorisation reste l'une de nos préférées.
Les familles sans voiture effectuent environ 2,97 voyages/jour, tandis que ceux qui ont deux voitures ou plus grimpent jusqu'à 3,72. La mobilité dépend de la disponibilité, et la Belgique possède toujours de nombreuses voitures sur le territoire.
C'est là qu'intervient la mobilité d'entreprise : les voitures de société, le budget mobilité et les politiques d'électrification ont une réelle influence sur la façon dont les gens choisissent de se déplacer. De nombreux employés héritent du mode de transport qu'ils utilisent au lieu de réellement le choisir.
La motorisation inclut désormais également les vélos électriques, ce qui redéfinit les règles dans tout le pays : 64 % de tous les kilomètres parcourus à vélo sont désormais effectués sur des électriques. Ce qui était autrefois « trop loin à vélo » n'est plus qu'une question d'autonomie de batterie.
Un pays divisé par la culture de la mobilité
Si l'on ne jugeait la Belgique que sur le plan de la mobilité, elle aurait l'air d'un pays à trois personnalités distinctes.
La Flandre championne cycliste
Rien d'étonnant à cela : tout comme nos voisins néerlandais, les Flamands utilisent encore beaucoup le vélo (et l'adorent).
- 16 % des voyages (boucles) sont à vélo (contre 3,2 % pour Bruxelles et 1,5 % pour la Wallonie).
- 8 % de toutes les distances parcourues est fait à vélo.
Dans les zones rurales de la région, la voiture reste le mode de transport le plus utilisé avec 61 % des voyages font des boucles, mais la marche (19,5 %) et le vélo (14,8 %) y restent également élevés
Bruxelles : ville des navetteurs hors-pairs
À Bruxelles, la voiture ne représente désormais que 43 % des voyages en boucle, l'un des taux parmi les plus faibles du pays (41 % en Flandre et 63 % en Wallonie, dans les zones urbaines).
La marche à pied et les transports en commun dominent, aidés par la forte densité, le nombre limité de places de stationnement et une tendance affirmée des zones à faibles émissions.
La Wallonie : pilotes affirmés
En Wallonie, la voiture reste reine chez 63 % des circuits urbains (contre 77 % dans les zones rurales).
Pourquoi ? La distance, la topographie et l'accessibilité des transports en commun jouent tous un rôle. Il est impossible de se frayer un chemin à vélo à travers la région vallonnée sans investissements majeurs dans les infrastructures.
L'impact de la saisonnalité sur les choix de mobilité
Les navetteurs belges se comportent différemment selon la saison :
- Hiver : 62 % voiture, 21 % marche, 8 % vélo, 9 % transports en commun
- Printemps : 58 % voiture, 23 % marche, 12 % vélo, 6 % transports en commun
L'augmentation printanière du cyclisme et de la marche montre l'importance de la flexibilité. Les gens choisissent les modes de transport en fonction de leur confort et de leur expérience. Et bien entendu, la météo l'emporte toujours sur les choix quotidiens.
La météo oui, mais la distance aussi a son importance
L'une des tendances les plus claires des données est la précision avec laquelle le choix du mode dépend de la distance.
- En dessous 5 km, la marche et le vélo rivalisent fortement.
- À partir de 5 à 15 km, les vélos (en particulier les vélos électriques) sont très appréciés.
- À partir de 15 et 30 km, la voiture règne quasiment incontestée. Trop loin pour marcher, trop long pour les bus, pas encore efficace pour les trains.
- Au-delà 30 km, le train devient enfin une option viable.
C'est la « dead zone » de la Belgique en matière de mobilité : La fourchette entre 15 et 30 km est celle dans laquelle les alternatives sont les plus faibles. Et c'est là que les entreprises et les décisionnaires politiques ont le plus d'opportunités d'intervenir.
Opportunités pour 2026
Pour certains employeurs, ces chiffres constituent un plan stratégique pour l'année prochaine.
- Électrification de la flotte correspond parfaitement à la dépendance de la Belgique en matière de voiture à moyenne distance.
- Le budget mobilité pourra briser l'état d'esprit de la voiture de société comme choix de défaut, en offrant de la flexibilité là où les transports en commun ne suffisent pas. La réglementation courant 2026 obligera la plupart des entreprises à proposer ce budget de mobilité (certaines conditions s'appliquent)
- Les politiques relatives aux déplacements influencent désormais le recrutement et la fidélité des employés. Comme l'a expliqué Freya Vandaele lors de notre évènement Crossroads (lisez notre article ici), la mobilité est devenue un avantage concurrentiel et un pôle d'attraction pour les talents.
- Et à mesure que le passage à l'électrique s'accélère, les considérations de sécurité évoluent également, comme cela a été souligné dans cet article sur la façon dont l'adoption des véhicules électriques redéfinit la sécurité routière.
La mobilité est en train de devenir un levier RH essentiel à prioriser. La Belgique est une mosaïque de mobilité : chaque région évolue à son propre rythme, façonnée par ses rues, sa politique, sa topographie et sa culture.
2026 approche à grands pas. À votre tour de jouer
