La gestion de flotte dans la mobilité d'entreprise d'aujourd'hui


Les responsables RH et de flottes automobiles entrent dans une nouvelle ère de la mobilité d'entreprise ; celle où les voitures électriques sont la norme, où la recharge fait désormais partie du payroll et les budgets mobilité redéfinissent les attentes ainsi que les déplacements des employés.
La plupart des entreprises sont techniquement prêtes pour le passage à l'électrique, mais sur le plan opérationnel peu sont prêtes pour ce qui arrive ensuite : gérer l'énergie, les données et les employés, en même temps.
C'est ce que Matthias, consultant en mobilité d'entreprise chez Mobility Solutions by D'Ieteren (MSBD), voit chaque jour tout en aidant les entreprises dans la région d'Anvers, à effectuer la transition de leurs flottes. « Le véritable défi n'est pas l'électrification elle-même », affirme-t-il. « Il s'agit de gérer toutes les nouveautés qui viennent avec. »
De la gestion des véhicules à la gestion de la mobilité
« Lorsque j'ai commencé à travailler dans le secteur automobile il y a dix ans, la gestion de flotte était axée sur les volumes et les réductions », explique Matthias. « Aujourd'hui, il s'agit de comprendre l'électricité, la recharge et la stratégie fiscale. »
Le département Mobility Solutions de D'Ieteren a été créé pour travailler sur toutes ses marques (Audi, Volkswagen, Škoda, Porsche) et sur tous ses services, du leasing (VDFin) aux applications de mobilité comme MyMove ou des partenaires tels que Mbrella.
« Oui, nous parlons toujours de voitures », explique Matthias. « Mais nous parlons surtout des besoins : budgets mobilité, vélos d'entreprise, solutions de recharge. Notre travail consiste à mettre les clients en relation avec les partenaires adaptés, afin que leurs employés puissent se déplacer facilement. »
Cette évolution signifie que la gestion de flotte se situe désormais entre les ressources humaines, la finance et la durabilité. La mobilité fait désormais partie de l'avantage salarial, et n'est plus simplement un outil pour se rendre d'un point A à un point B.
L'électrification : la nouvelle norme
Pour les flottes d'entreprises, le passage à l'électrique est désormais une nécessité financière. Les voitures entièrement électriques en Belgique ont atteint 93,6 % en 2023. Et parmi celles-ci, 80,8 % ont été enregistrées par des entreprises (c'est-à-dire faisant parties de flottes)
« Avec les règles fiscales actuelles, proposer des voitures essence ou diesel coûte tout simplement trop cher », déclare Matthias. « Presque toutes les entreprises avec lesquelles nous travaillons passent au 100 % électrique. »
Mais que se passe-t-il une fois que les employés ont effectué le changement ?
« C'est ce qui est intéressant », ajoute Matthias. « Une fois que les gens auront commencé à conduire en électrique, 99 % d'entre eux ne voudront pas y retourner. Dans un premier temps, ils choisissent les véhicules électriques pour des raisons financières. Ensuite, ils restent pour le confort qu'elles apportent : le silence, la fluidité, le calme. »
Les inquiétudes concernant la plage d'autonomie s'estompent également rapidement. Les véhicules électriques sont là pour rester.
« La plupart de nos modèles actuels peuvent parcourir 500 kilomètres sur une seule charge. Certains vont même au-delà de 700 kilomètres. C'est à peu près la même chose que l'essence », dit-il. « Il y a quelques années, conduire depuis la Belgique vers le sud de la France impliquait de partir à la recherche d'une station de recharge. Maintenant, il y en a une à peu près tous 50 et 100 km. »
De nouvelles compétences à aquérir
Les gestionnaire de flottes deviennent aujourd'hui une sorte de couteau suisse.
« Il faut être un peu de tout : technicien, comptable et maintenant expert en énergie », explique Matthias.
Les gestionnaires de flottes sont soudainement invités à expliquer à leurs employés les tarifs de l'énergie, les remboursements de recharge et les règles d'installation à domicile. Dans le « European Fleet Emission Monitor 2025 » publié par Alphabet, on note que 34 % des entreprises ne surveillent toujours pas les émissions de CO₂ de leur flotte (source). Ces sources suggèrent que, bien que de nombreux gestionnaires de flottes reconnaissent l'importance de la mobilité durable, la capacité d'action (données, connaissances énergétiques, systèmes) a encore un train de retard.
Matthias met l'accent sur la nécessité opérationnelle :
« En tant que Fleet Manager, vous devez comprendre ce qu'est un tarif dynamique, ce que coûte un kWh, comment fonctionne le remboursement. Ça c'est de la gestion de l'énergie, pas de la gestion de flotte. »
Des plateformes comme Mbrella Charge permettent d'automatiser le remboursement des recharges autant publiques qu'à domicile, en clarifiant un sujet qui prête souvent à confusion.
Les gens n'ont pas peur du changement
Matthias a passé plusieurs années à accompagner les entreprises dans la transition vers l'électrique, et l'une des leçon principale apprise est finalement plus humaine que technique :
« Les Belges n'ont pas peur du changement. Ils ont peur de l'incertitude. Une fois qu'ils ont compris ce qui se passe et pourquoi, le changement lui-même se déroule très facilement. »
Cela signifie que la communication est primordiale. Les entreprises qui investissent du temps dans l'explication, l'écoute et la formation accélèrent la transition avec moins de résistance. Récemment, D'Ieteren et Mbrella ont co-organisé un Lunch & Learn, durant lequel les clients ont partagé leurs expériences et les défis liés à l'électrification de leurs flottes.
« C'est tellement gagnant-gagnant », déclare Matthias. « Tout le monde, des clients aux consultants en passant par nous, a appris les uns des autres. C'est ainsi que cet écosystème se développe. »
